On a tous en tête la belle cadillac laissée par Seznec un soir chez un cousin de Ploeven (comment a t-il rejoint Traon-Velin ?). Une enquête fut menée, Seznec s’embarqua dans des explications tortueuses pas faciles à suivre qui menaient les enquêteurs vers une adresse-fantôme à Annecy, rien de bien convaincant et en final il s’en tira à bon compte. Il est une autre histoire qui ne figure pas au dossier de procédure de Quimper, pourtant il y eut bien enquête, témoignages, rapport.. mais sans suite. Faut dire qu’au service de la direction des stocks de Brest, on s’affairait beaucoup dans le trafic de tabac et on ne peut pas être au four et au moulin. Ce n’est pas l’intendant Marchadour qui nous contredira.
Alors, de quoi s’agit-il ? – une histoire de véhicules aux numéros de chassis et moteur “gommés”, d’une Dodge “exfiltrée” des stocks qui subit une embardée sur le trajet Brest/Morlaix, avec dégâts conséquents nécessitant l’intervention sur le secteur morlaisien de confrères mécanos, une entourloupe de Seznec abusant de l’honnêteté de son acheteur Tanquerey… bref, un cas servant d’exemple pour saisir les façons de négocier, un tantinet border-line, de Guillaume Seznec, cela se résumant à du grand n’importe quoi !
Les faits et les témoignages des personnes concernées auraient mérité mieux que l’indifférence de la justice d’autant que comparé au mystère de la Cadillac de Ploeven, cela semblait plus solide et argumenté. Une preuve de mansuétude compte tenu d’une barque déjà bien chargée ? Chacun se fera une opinion…
(source documents : Archives Nationales)
Reste à se demander comment le Conseiller général de Sizun à pu s’acoquiner avec un tel flibustier ! André Cayatte a peut-être donné une partie de la réponse en expliquant comment cet élu faisait partie de la commission de liquidation des stocks et comment…
deux opportunistes dans la panade ont mille raisons de se rencontrer et d’envisager des collaborations de circonstance, on peut échafauder des hypothèses, celle de Cayatte en est une parmi d’autres.
Bonjour
On peut, sans offenser la logique, faire une supputation : ce serait à cause sa connaissance du trafic des Cadillac que certains ont pensé à lui faire miroiter cet hypothétique marché pour qu’il y apporte sa contribution financière . Quéméneur, piloté par des malins de la BPC, lui aurait « bourré le mou » afin d’obtenir les dollars. Comme dans toute arnaque, il était important de ne pas laisser trop de traces.
Chacun son idée…. Pour ma part, au moment du départ pour Paris, Queméner était hors du coup pour le supposé traffic (il a pu l’être qq temps auparavant). Par ailleurs, les dollars, oublions, c’est un élément qui est venu se greffer après la disparition de Queméner.
Seznec est parti bille en tête pour un voyage qui devait remettre sa trésorerie d’aplomb, mais probablement, il a compris du côté de Houdan que l’affaire était mal emmanchée et cela l’a peut-être contrarié.
Des certitudes, vous en aurez ici moins qu’ailleurs, cela n’empêche pas s’avancer.
D’après Cayatte la bonne combine était de repérer dans les stocks les voitures en bon état, les mettre en panne pour qu’elles soient réformées ( exemple la Dodge de ce document avec ses roues abîmées ? ) les réparer avec des pièces détachées achetées chez des revendeurs ( exemple Gherdi) et les revendre à prix d’or. On a l’impression que c’était l’activité principale de Guillaume Seznec. Retaper des voitures réformées dûment achetées et payées à bas prix. Pierre Quéméneur, en tant qu’élu n’était pas forcément étranger à ces manœuvres. En 1923 la liquidation des stocks était terminée. En tous cas dans cette nouvelle perspective de commerce vrai ou faux avec les russes, c’est lui qui écrivait aux garages pour trouver des occasions. C’était vraiment au moins un partenaire dans cette affaire, sinon l’initiateur. Hodey dit bien que c’était lui qui ne voulait pas rater son rendez-vous à Paris..Et c’est peut-être plutôt lui qui s’est rendu compte à Houdan que l’affaire était fichue. Il aurait alors décidé de rentrer en Bretagne. Il y a des témoins. Me Danguy des Déserts et peut-être Petit-Guillaume.
Pas bien convaincu par les propos de Cayatte et son idée de voitures “réformées” en 1923. Par ailleurs, la Dodge en question semble avoir été endommagée par une sortie de route. Il est vrai que Quéméner s’est renseigné sur le marché de l’occasion, mais est resté au stade des offres, sans donner de suite. Pas sûr que cela était en rapport avec un projet de trafic ? Son retour précipité en Bretagne, les témoignages de Danguy des Déserts et Petit-Guillaume ne suffisent pas pour y croire.
Bonjour,
Avez-vous identifié le ou les hommes de la brigade mobile de Rennes qui ont enquêté sur l’affaire de Ploeven ? (ou le vol des 200 voitures)
À son retour du bagne, Seznec a prétendu qu’un ou plusieurs hommes de la mobile lui en voulaient pour le non-lieu de 1920.
Raison pour laquelle ils l’auraient chargé et pas loupé en 23..
Je n’ai pas de renseignements particuliers concernant la cadillac laissée à Ploeven, les explications vaseuses de Seznec n’ont pas donné de complications pour lui… la raison ?
Ses commentaires à son retour du bagne, pas d’avis… difficile d’y voir clair dans ses divers propos.