[extrait d’un article de Roland Agret, du 20/10, publié sur son blog/Le Monde]
« Nous les Seznec » par Denis Le Her alias Seznec : Sur un air de cornemuse qui prend un coup de corne de brume…
A plusieurs reprises, une amie de Twitter m’a signalé ces sites et c’est vrai, par manque de temps et de curiosité, j’ai traîné des pieds pour me plonger dans cette lecture. J’ai pris comme un coup de grisou.
piste-de-lormaye.over-blog.com
https://affaire-cadiou-seznec.fr/2013/10/nous-les-seznec-contre-enquete-rigoureuse-ou-imposture-a-vous-de-juger/
Personnellement, je ne peux pas m’étendre sur cette énigmatique histoire.
Je n’ai jamais eu accès au dossier ni au moindre document.
Par contre, je peux dire qu’à plusieurs reprises j’ai rencontré Denis Seznec qui faisait la promotion de son ouvrage, aussi vendu que contesté aujourd’hui.
Preuve par les liens ci-dessus que je recommande à votre lecture et esprit critique, car les auteurs semblent parfaitement documentés.
« Nous les Seznec », pavé au titre pompeux que l’on peut interpréter en sous titre comme « les autres sont de tristes cons », est autopsié, décalaminé au scalpel, vérifié à la virgule.
En début de lecture, j’ai d’abord été surpris puis choqué, puis scandalisé.
Petits et grands mensonges, omissions arrangeantes, manipulations et autres événements bien frelatés, dont un qui me touche de près puisqu’en page 588, il raconte un dîner chez lui, avec Sylvie Noachovitch, Roger-Marc Moreau et il nous traite « d’amis ». Si ce repas sans chandelle a bien eu lieu, il n’en reste pas moins vrai qu’il vautre le mot « ami » et le véritable sens de « l’amitié », du moins me concernant. Pour les autres, ils ont échappés à mes souvenirs.
Il en oublie la présence de Marie-Jo, c’est tant mieux pour elle.
La si fameuse grâce du Général de Gaulle…des amuses gueules au dessert…J’ai trouvé ça génial ! Forcément, gracier un bagnard n’est pas une faveur anodine. En interligne on peut déjà lire : « on ne gracie pas quelqu’un que l’on croit coupable », à plus forte raison lorsqu’il s’agit du « Grand Charles » !
Blousé que j’ai été, je viens d’apprendre qu’il s’agissait d’un décret collectif et que quelques autres prisonniers ont bénéficié de cette clémence Présidentielle…
Toute l’histoire racontée par Denis Seznec, avec mimiques et intonations, vous plongez messires, de Concarneau à Clermont-Ferrand en passant par l’Estaque !
J’ai juste un peu contrarié son récit lorsqu’il nous a assuré que « la Garde des Sceaux » de l’époque, Bretonne en bordure de son Comité de soutien, « allait transmettre son dossier à la Cour de Cassation pour demander la révision », chose unique dans les annales judiciaires selon lui.
Ben non, lui ai-je dit, Jean-Marie Devaux a vu sa requête transmise directement par un Ministre de la Justice, motivée « dans l’intérêt de la loi », ce qui là est exceptionnel. Et puis, moi-même, j’ai vu Jean Lecanuet balancer mon dossier directement à la Cour de Cass.
Mais rien n’y a jamais rien fait, il a persisté à claironner que son affaire était unique et que c’était la première fois que…
Qu’est-ce que cela pouvait apporter à son histoire ? Rien, sinon que cela m’a permis de me rendre compte combien il était arrogant et hâbleur.
Son avis sur le milieu carcéral m’a soulevé quelques bouillonnements. Parler de ce que l’on n’a pas connu me hérisse, à plus forte raison lorsque l’on serre de près les raisonnements les plus obtus sur la chose.