humanisme, nous voilà…
le 27 octobre, avait lieu l’assemblée générale de l’association France Justice. La démission de son président, Denis Seznec, a été rendue publique. Les adhérents de l’association ont reçu une circulaire (n°33) un peu étrange : rien sur l’activité de l’asso durant l’année écoulée, mais une longue lettre d’explications (et de lamentations) de son président qui marque bien son assimilation de la pensée frontiste. Pour quelqu’un qui se targuait, il y a peu, d’un apolitisme strict, on ne peut que constater les ravages d’un positionnement très en vogue : le non politiquement correct. Cela permettant tout et son contraire, au nom de cette nouvelle voie revendiquée et au nom, bien sûr, de la liberté d’expression. On en reviendra sans doute, mais non sans dégâts. Et Denis Seznec, me direz-vous, en reviendra t-il ? Pas sûr, si on s’en tient à son entêtement stupide sur le dossier de son grand-père et son peu d’empressement à rechercher une quelconque vérité, se satisfaisant pleinement du stagiaire Bonny et de l’imaginaire trafic de cadillacs. Espérons seulement que les soubresauts de France Justice favorisent une ouverture d’esprit de ses membres, du moins sur le sujet qui nous concerne ici, c’est-à-dire l’Affaire Seznec.
[le titre de l’article laisse entendre une complaisance assumée des membres du bureau de France-Justice avec les propos de son ex-président. A ce jour, aucune voix discordante ne s’est manifestée publiquement pour marquer un quelconque désaccord. D’autre part, à la lecture de la circulaire, on ne peut qu’être étonné par la place prise par la déclaration de Denis Seznec ; à la réflexion, on ne peut que se féliciter de l’absence de toute mention de la disparition récente de Colette Noll (témoin majeur de la dernière demande de révision), pas sûr qu’elle eut été ravie de voir son nom mêlé à cette propagande d’un humanisme plus que douteux]
ci-dessous quelques extraits (en italique) de la lettre de démission de Denis Seznec mettant en avant les emprunts à la logorrhée frontiste :
– les médias
“J’ai le profond sentiment que France-Justice ne sert plus à rien ou presque rien. L’association règle une affaire de temps en temps. C’est tout. Les médias sont, pour beaucoup, chloroformés.
– le politiquement correct
Mais si je démissionne c’est parce que, d’une façon générale, ce “politiquement correct” m’insupporte. Je n’ai plus le mental à encaisser toutes les injustices qui non seulement sont terribles mais souvent tues.
– les prisons avec ses toxicos, illettrés, étrangers, fous
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque je constate que plus de 100 prisons sur 130 ont été construites il y a plus d’un siècle ? Un système pénitentiaire du siècle dernier, régulièrement dénoncé mais sans réel effort pour le changer.
Uniquement répressif et non éducatif, la seule réponse que la justice apporte aux problèmes de plus en plus complexes de notre société, est l’enfermement. Point. Les condamnations à des travaux d’intérêt général sont mal adaptées. C’est en amont qu’il faut changer les mentalités : le pénal devrait être un droit fait pour sanctionner les “salauds” et non punir ceux qui ont commis des erreurs. Qu’est-ce que cette détention qui ne sert qu’à faire craquer un suspect en enfermant ses proches ? Les prisons sont vétustes et surpeuplées, de véritables pourrissoirs. Mérité ou non, on enferme – lorsqu’il y a de la place… (voilà longtemps qu’il n’y en a plus) – non seulement des prévenus mais tout ce dont la société veut se débarasser. Le moyen-âge ! Les chiffres sont effrayants : 30 % de toxicos, 30 % d’illetrés, beaucoup d’étrangers qui ne comprennent pas, et pour cause, le sens de la peine et surtout de nombreux cas qui devraient être traités en psychiatrie. Si l’on doit mesurer une société à l’aune de la façon dont elle traite les plus faibles de ses citoyens, la France peut être fière de ce qu’elle fait subir à ses emprisonnés. Certes, la plupart ont fauté et doivent être punis – et même, pour certains, beaucoup plus sévèrement. Mais doit-on pour autant les avilir et les humilier. Nos prisons sont devenues des fabriques de récidivistes : la plupart sortiront souvent plus enragés, bref, encore plus nuisibles pour la société. La prison ne devait-elle pas surtout réadapter ?
– les politiques
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque je constate que la présomption d’innocence n’est respectée que lorsque des politiques sont concernés.
– les violeurs
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsqu’il nous aura fallu plusieurs années de combat pour qu’enfin un listing de violeurs de mineurs soit créé. C’était, rappelez-vous, une liste rappelant une “période de sinistre mémoire” !
– l’excision
Où lorsque FJ dénonçait l’excision. Pendant de trop nombreuses années c’était considéré comme une atteinte à une différence de culture ! Désormais ce politiquement correct m’insupporte. Au point que le découragement me gagne. Nous sommes en République et France-Justice devrait pouvoir en défendre ses principes
– les cartes Vitale, la polygamie
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque plus de dix millions de fausses cartes vitales sont en circulation au détriment de véritables ayant-droit ? Qu’on entretient des milliers de polygames alors que nous dénonçons la polygamie. Certains de ceux qui déclarent plusieurs épouses perçoivent même sans travailler, plus de 10 000 € mensuels. J’ai l’impression que non seulement FJ est inutile mais que l’on se fout de nous !
– le logement, les étrangers “vernis” (Denis Seznec reprenant sur la retraite des étrangers un argument bidon de Marine Le Pen distillé en 2011 – il s’agit en fait de l’ASPA… cf http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F16871.xhtml
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque les rares logements distribués le sont d’abord à des familles qui viennent d’arriver alors que celle d’un jeune couple doit attendre une dizaine d’années avant d’en espérer un ? Qu’une cultivatrice d’une cinquantaine d’années, ayant travaillé et cotisé plus de 44 ans, aura moins qu’un étranger de 65 ans (n’ayant donc jamais travaillé ni cotisé) et qui aura droit, lui, à une retraite immédiate de 780 € mensuels dès son arrivée. Certes, le mari de la cultivatrice en dépassant le plafond (1200 € de retraite vieillesse pour un couple) fera qu’ils seront exclus du système. Mais est-ce juste ?
– les pauvres, les mariages-blancs, les faux-passeports
– Où est la Justice lorsque les autorités reconnaissent que plus de huit millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté (source : ONU) ? Que l’on doit prouver sa nationalité à l’administration – véritable parcours du combattant – alors que les mariages-blancs sont institutionnalisés et que la ministre de la justice admet qu’une fécondation in-vitro donne automatiquement la nationalité française au bébé né à nos frontières ? Ques ces mêmes autorités produisent sept millions de passeports biométriques mais tolère un million de faux passeports offrant une circulation quasiment libre ?
– le droit de vote des… (étrangers)
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque je constate que l’on brade le droit de vote, celui pour lequel des milliers de gens se sont battus, celui qui donne la parole au Peuple ?
– le chômage, l’immigration
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque le chômage sévit (4 ou 5 millions de chômeurs) et que l’on laisse entrer sans aucun contrôle plus de 200 000 personnes non-qualifiées dont notre économie n’a nul besoin. (Pôle-emploi y récence à plus de 40 % de ses inscrits.)
– les subventions aux associations
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque la plupart des associations sont subventionnées par des partis qui bradent ainsi totalement leur indépendance ?
– l’islamisme
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque le racisme – malheureusment universel – n’est perçu qu’à sens unique ? Le nazisme fut une abomination. Il m’arrive de regretter de ne pas être né à cette période, pour avoir pu le combattre. La justice sanctionne rarement certains propos nauséabonds, notamment lorsque provenant d’un islamisme militant, raciste et xénophobe. Le 7 février 2013, Manuel Valls dénonçait “un fascisme islamique qui monte un peu partout.” Avec une politique de l’autruche FJ, est réellement devenue un simple sparadrap sur une jambe de bois.
– la laïcité
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque, pourtant agnostique, je constate que seules certaines religions peuvent être impunément vilipendées ? Que fait la justice pour ma République de moins en moins laïque ?
– la magistrature, (l’USM) et le “Mur des cons”
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque certains magistrats se permettent d’insulter des parents de victimes. C’est avec stupeur et un profond dégoût que j’ai découvert ce “Mur des cons” que certains magistrats ont cru pouvoir établir ! C’est ce laxisme et cet angélisme qui va contribuer à créer ce fascisme que certains prétendent redouter.
– le (mauvais) rap
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque des rappeurs prônent la haine de la nation ? Au nom de la liberté d’expression, que nous avons tant défendue, ces rappeurs-racistes ne sont jamais inquiétés. En revanche qu’un rare journaliste dénonce certains faits il est, lui, automatiquement condamné
– l’immigration, l’intégration
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque je constate que l’intégration ne fonctionne plus ? Que, malgré des moyens culturels colossaux, l’analphabétisation gagne à nouveau du terrain alors qu’elle régressait ?
– la représentation proportionnelle
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque la démocratie est bafouée, qu’une fraction importante de la population n’est pas représentée à l’Assemblée nationale ?
– les cols-blancs
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque je constate une justice à deux vitesses. Elle n’a pratiquement pas de moyens pour traiter de grosses affaires financières : une poignée de magistrats seulement à la Brigade financière ! Plus de 40 dossiers importants chacun, aucune arrestation depuis douze ans ! Des procédures qui se prolongent des années et qui n’ont plus aucune exemplarité. En fait, c’est une vitrine pour l’opinion publique et… une impunité assurée pour les gros poissons. Que peut faire un juge face aux manoeuvres dilatoires des nombreux avocats d’un trafiquant international de drogue ? Rappelons que 90 % des sommes volées ou détournées sont le fait de “cols blancs” (escrocs financiers, initiés, informaticiens) et que ceux-ci représentent moins de 0,1 % des emprisonnés ! En revanche pour des délits souvent dérisoires, les peines infligées en correctionnelle sont parfois ahurissantes comme si les juges voulaient se donner bonne conscience… Sans la presse qui les dénonce de temps en temps – seul contre-pouvoir très imparfait – elles seraient beaucoup plus nombreuses. Rappelez-vous du vol d’un steak par une mère de famille pour nourrir son enfant : 4 mois fermes. En France, il vaut mieux, donc, détourner des milliards au Crédit Lyonnais que voler dans un Prisunic : c’est beaucoup moins risqué !
– la vérité par les chiffres : comprenne qui pourra (P. Dills a reçu un indemnité de 1 million d’€)
– Où est la Justice que j’idéalisais lorsque je constate qu’un truand notoire obtient 4 millions 300 000 €, dont 40 millions d’€ d’indemnités pour préjudice moral, alors que FJ doit se battre pour qu’un innocent (Patrick Dils) obtienne plus qu’un smic mensuel après 15 ans de prison
… et l’Affaire Seznec ? Quoi de Neuf à France-Justice ? – rien, mon brave monsieur… Il y a bien plus important que cette cause, à l’origine pourtant de la création de l’association France-Justice. L’islam, l’immigration, le droit de vote aux étrangers, la “vraie” carte Vitale… en voilà des sujets sérieux, qui, si ça’s’trouve, ont un rapport, avec la disparition de Pierre Quéméner.
Bref, difficile de faire pire dans la confusion, l’amalgame, la démagogie… et moins dans le dossier Seznec.