Après une période d’abstinence, je recolle à l’histoire – j’allais dire au peloton, mais celui-ci s’est bigrement aminci au cours des derniers mois écoulés, au point de devenir fantomatique. L’année 2016 verra t-elle des travaux de terrassement du côté de Traon-Velin, au risque de réveiller l’Pierrot qui y dormirait depuis sa dernière conversation avec Marie-Jeanne ? Et si Pierrot y’avait, ferait-on un grand pas vers la résolution de l’énigme ? Pas sûr – mais au fait… j’ai bien lu aussi que l’Pierrot pionçait au fond d’une mine désaffectée dans les Alpes Mancelles et que des recherches pourraient être menées… où en est-on ? – dois-je commencer à envisager de creuser dans mon jardin ?
Vous l’aurez compris, je souhaite dépasser le témoignage de Petit-Guillaume et continuer à glaner ici et là des éléments disparates permettant d’avancer vers une compréhension globale de l’affaire. Voilà plus de dix ans que je m’intéresse à l’histoire et au fil des ans mon point de vue a évidemment évolué, aujourd’hui je pense qu’il s’agit probablement d’un banal fait divers qui a bénéficié d’une couverture médiatique unique pour l’époque, la famille a su en tirer parti, des défenseurs de la cause ont embrayé, la mayonnaise a pris et nous voilà près de cent après à nous demander si le commis des postes Bégué a bien vu quelqu’un et si oui, à quel date ? – permettez donc d’avoir en ce début d’année, une pensée pour ces centaines de condamnés-malgré-le-doute restés confinés dans l’anonymat le plus strict…
Ce préambule étant fait, revenons à notre feuilleton et… à notre ami maltais James, voyagiste au Havre
En premier lieu, citons l’auteur qui semble mieux le connaître, Denis Seznec himself (dans “Nous les Seznec“) : “Cinquième personnage : M. James Azzopardi, directeur de l’agence de l’agence de voyage Balkan-Express, au Havre. Le 13 juin, il reçoit la visite d’un inconnu. L’homme mesure 1,75 mètre, arbore un feutre mou, porte une barbe de plusieurs jours et a des mains velues. Il lui demande d’établir un reçu fictif pour une vente de dollars, en échange d’une bonne récompense. L’honnête commerçant proteste aussitôt : sa maison ne saurait se livrer à une telle opération, qui est un véritable délit ! Le demandeur n’insiste pas et s’en va…”
Les lecteurs qui ont pris connaissance d’un précédent article sur Azzopardi se diront, une fois de plus, que l’gars Denis, y’a pas à dire, il est très fort, l’historien local havrais peut toujours s’accrocher – quant aux autres, je leur propose la lecture (après zoom sur l’image) d’un reportage de Paris-Soir (juin 1931) où ils reconnaîtront aisément “l’honnête commerçant”, corcse notoire.