Ben oui, c’est un peu le paradoxe de tout le tintamarre autour du témoignage de Petit-Guillaume. Après l’ouvrage de Denis Langlois, l’épisode des fouilles tient l’hexagone en haleine, puis au fil des semaines un blog estampillé “seznec véritable” nous sort progressivement de l’ignorance. Le dernier article, si j’ai bien saisi, nous fait une synthèse condensée des réflexions et des conclusions originales des vingt-cinq ans de recherches de la rédactrice du blog. Le but est certes louable, mais il serait quand même bon que le premier péquin qui saisit le fin mot de l’histoire, l’explique à ses compagnons de jeu. En fait, il semblerait que la chose essentielle à comprendre c’est que la parole de Petit-Guillaume est parole d’Evangile, d’ailleurs dans le raisonnement qui nous est proposé, Dieu en personne est mis à contribution, c’est en effet en pensant à lui que le couple Seznec évite au trop entreprenant Pierrot de finir dans la chaudière. C’est aussi en pensant à Dieu que la famille Seznec oublie, accessoirement, de payer la pension de ses chérubins auprès des écoles catholiques locales… ou le médecin de famille (impayé depuis deux ans).
Privat, Hervé, Bal… tous ces commentateurs patentés et zélés n’avaient pas l’accès aux archives ni à toutes les données en ligne, comment se fait-il qu’aujourd’hui on sorte autant sinon plus de c… ies qu’eux ? Avoir raison est devenu primordial, peu importe les faits, peu importe les avis contraires, le dernier témoignage familial est certifié véritable. Petit-Guillaume érigé en statue de commandeur, ne reste plus qu’à lancer une procédure de demande de béatification. En matière historique, j’ai toujours considéré que les faits déterminaient les conclusions et non l’inverse, mais c’est sans doute une grossière erreur.
En ce qui concerne ce blog sus-visé qui en fait des tonnes sur le témoignage de Petit-Guillaume, ce qui est le droit le plus strict de sa rédactrice, je m’étonne de propos très virulents envers des personnes manquant de “délicatesse” à son endroit ou tout simplement de déontologie alors que des documents transmis aimablement par ces mêmes personnes alimentent et illustrent abondamment les articles du blog. Navrant et sans issue, je ne commenterai donc pas davantage, chacun se faisant sa propre opinion.