L’être et le néant….

J’emprunte à Jean-Paul Sartre ce qui résume le mieux les bisbilles interminables entre les experts des deux camps retranchés. Cette opposition vide de sens n’a que faire de la compréhension de l’affaire judiciaire. Ce qui les préoccupe au plus haut point, ces commentateurs zélés du témoignage de Petit-Guillaume, c’est en quelque sorte de sortir vainqueur de ce pugilat verbal sans intérêt. Chaque camp se targue d’être le plus lu sur internet, chiffres et schémas à l’appui… on devine dans l’ombre, les robots se battre les côtes. Le lecteur lambda se marre aussi tous les jours pour pas cher… ça mange pas d’pain, toujours ça d’pris. Mais franchement, ces gens-là ont-ils encore une once de modestie et de décence ? Avoir le melon n’est pas interdit, mais c’est bien aussi quand ça se dégonfle et que ça s’arrête. Et arrêter, c’est bien ce dont nous ont parlé les deux fiers-à-bras : l’un (ou plutôt l’une) précisait il y a peu l’arrêt de la publication d’articles… avant de poursuivre de plus belle, l’autre jurait de ne plus citer sa camarade d’en face… avant de pondre dans la foulée, en quelques heures, pas moins de six articles lamentables ayant trait à la personne en question… puis, peut-être dans un moment de lucidité, de les supprimer. Je plains le procureur de Brest s’il doit se farcir toute la littérature de nos deux spécialistes.

Donc, à ce stade, nous avons survolé le chapitre de l’Etre, ou plutôt du… Paraître… et je vous renvoie à ce que dit Sartre de l’existence et de l’essence… pour nos deux zèbres, l’essence y’en a… l’existence, par contre, est sur la réserve, la jauge au mini.

Venons-en au Néant, c’est-à-dire à l’impression donnée par ce ramdam. Les articles cumulés des “animateurs véritables” avoisinent en trois mois les  100 au compteur. Qu’a t-on appris de significatif sur l’affaire? Rien, et il m’étonnerait fort que l’Pierrot nous fasse un signe du fond du seau de cendres. Cependant, la campagne de fouilles pourrait retrouver un second souffle du côté des Alpes Mancelles. Dans le cas de figure où nous sommes, on est quand même chanceux, on a deux enterrements pour le prix d’un… elle est pas belle la vie ! – On nous propose même un troisième, mais pas bien localisé : campagne morlaisienne, Plourivo? Franchement, il nous emm… l’Pierrot, il aurait quand même pu laisser un indice.

La quête du moindre bout d’os a phagocyté l’histoire et le témoignage surréaliste de Petit-Guillaume n’en finit pas de servir de base à moult articles redondants et illisibles où tout se mélange. Denis Seznec a été critiqué à juste titre pour ses erreurs et ses oublis, mais c’est peanuts en comparaison de ce qu’on peut lire actuellement, notamment sur un certain blog qui met en exergue qu’il est le plus lu sur la toile. Dans les articles concernés, j’observe que les documents qui les illustrent sont rarement sourcés, pas sûr que cela ravisse tout le monde, notamment la direction des Archives Départementales du Finistère, ainsi que le lecteur qui s’y est déplacé, a numérisé et transmis aimablement les documents figurés (il est vrai que citer une source qu’on “assassine” par ailleurs n’est pas chose aisée). Denis Langlois doit certainement apprécier de voir ses documents illustrer des articles qui le vilipendent. La déontologie en fait, c’est beaucoup pour les autres et peu pour soi.  Que de tout ce capharnaüm puisse sortir un nouvel ouvrage sur l’affaire, pourquoi pas ? S’il fait avancer le binz, tant mieux… mais avant de s’atteler à la tâche, quelques séances de relaxation et d’introspection ne seraient pas inutiles à l’auteur… me semble t-il.

One thought on “L’être et le néant….

  1. Le propre de la bêtise est d’être insondable, j’en veux pour preuve ce qu’on peut lire depuis l’aube autour du reportage à venir sur France2 – on s’apprêterait donc à vivre un moment historique avec le témoignage officiel des petits-fils de Guillaume Seznec, l’affaire Seznec trouvant ainsi son épilogue. Soyons beau joueur et attendons donc la révélation (la troisième, en fait, si j’ai tout compris) du fameux secret de famille. Le problème, le seul en réalité dans le cas présent, est la fiabilité d’un témoignage, qui plus est, indirect. On est davantage dans le domaine de la croyance que dans la recherche historique. En conséquence, sauf élément probant, il s’agit d’un battage médiatique amusant mais totalement inutile. Les “bénédictins” de l’affaire savent que le chantier de la recherche historique est loin d’être terminé.

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