Je viens de lire l’article de Marc du Riez sur Delangle, ceci m’a permis de me replonger dans son dossier. Nous sommes quelques-uns à avoir recherché des infos sur cet agent de renseignements dont parle Pouliquen. Il est d’ailleurs le seul à le mentionner, en précisant qu’il les avait accompagnés, lui et son beau-frère, à l’agence postale du boulevard Malesherbes. Marc du Riez déflore donc le sujet, sans s’inquiéter outre mesure du fait que des lecteurs chevronnés de Gallica se sont abstenus jusque-là d’y faire mention. En ce qui me concerne, voilà près de dix ans que j’aurai pu transmettre toutes les infos à M. du Riez, il aurait gagné du temps et de l’énergie
En fait, et c’est bien ce qui me gène, l’article, une fois n’est pas coutume, est d’une certaine manière, dans la même veine que les écrits de Privat, Hervé, Huzo, Bal, D. Seznec… et autres auteurs plus récents. A ce jour, rien, absolument rien ne prouve que la personne mentionnée par Pouliquen correspond bien à celle dont il parle. L’investigation, la recherche historique ne s’arrêtent pas aux coïncidences ni à l’intime conviction, il leur faut la preuve, qui en général nécessite le croisement des sources. Dans d’autres articles récents, il fustige à juste titre ceux qui font montre d’un manque de rigueur, rigueur qui semble lui échapper dans celui-ci. Toujours sur le plan de la rigueur, il nous précise que Pouliquen découvre par hasard l’annonce Delangle dans Le Journal le jour de son voyage-aller à Paris avec Louis Quéméner, soit, mais quel élément probant lui permet-il de l’affirmer ? Sans doute est-on là plus proche du roman que de la réalité.
Probable que les deux Delangle ne font qu’une seule et même personne… probable, donc à prouver. Et cela ne va pas être simple. Des trois auteurs (Denis Seznec, Denis Langlois et Bernez Rouz) qui ont eu accès au dossier de procédure criminelle, aucun ne le mentionne (dans l’ouvrage de Rouz, il est mentionné dans un extrait de l’audition de Pouliquen). Il m’étonnerait qu’un pv d’audition de Delangle ait échappé à leur curiosité. Le rapport Camard insiste longuement sur ce qui concerne l’agence postale N° 3, le camarade Delangle n’y figure pas. Henri Bréjat (Delangle) décède en juillet 1925, dans les deux ans qui précèdent son décès on ne lui connaît aucun commentaire sur l’affaire.
S’il en est un qui pourrait être attristé par le manque de prudence de l’auteur de l’article, c’est bien Charles Dumont. L’ami de Piaf, compositeur, chanteur-interprète, 91 printemps, nous parle dans ses écrits de sa tante Juliette (soeur de son père et victime du coup de sang de son beau-frère Henri) et du moulin d’Ivry où, tout jeune parisien venant de Toulouse, il aimait jouer quelques notes au piano.
si j’ai bien lu Marc du Riez, l’auteur de l’article en question, il y aurait certains contributeurs peu partageurs et pratiquant la rétention d’information – bigre ! – en ce qui me concerne, je tiens à la disposition de son contrôleur du partage, l’historique de mes échanges par mail depuis 16 ans (y compris donc les pièces jointes/Delangle datant de fin 2011).
dans mon article j’essaie simplement de mettre en avant l’importance du doute, un faisceau de présomptions ne constituera jamais une preuve – ce même doute il l’avait bien perçu et expliqué longuement pour Turrou… mais vite oublié pour Delangle – le reconnaître au lieu d’esquiver n’est pas douloureux… voilà, voilà